La repro de mes scalaires

Repro de mes Scalaires

 

La repro de scalaire qui est une chose assez aisée chez certains reste pour moi un challenge que je n'arrive pas à mener jusqu'au bout.
J'ai vu beaucoup de reproductions de mes scalaires, malheureusement presque à chaque fois la ponte était mangée le lendemain.
Le dimorphisme sexuel chez les scalaires étant très peu prononcé c'est à l'occasion d'une repro que l'on peut déterminer assurément le sexe des poissons.
 
C'est souvent à l'occasion d'un gros changement d'eau que le processus de ponte est déclenché. Les scalaires vont se mettre à nettoyer un support de ponte : une feuille large de d'Echinodorus, de Vallisnéria, vitre de l'aquarium etc...
Les papilles génitales sont très visibles à ce moment : celle de la femelle est plutôt cylindrique alors que celle du mâle, plus petite est plutôt conique.

Papille génitale de la femelle

 

Les deux partenaires nettoient méticuleusement le support de ponte en donnant de bons coups de bec pour enlever toute impureté qui pourrait se trouver sur le support.

Lorsque le support est complètement nettoyé la ponte à lieu. La femelle lâche ses oeufs en ligne, aussitôt suivie par le mâle qui va féconder les oeufs. Le processus va se répéter jusqu'à ce que tous les oeufs soient pondus.

 

Ponte de la femelle sur un diffuseur CO² artisanal

Le mâle féconde ensuite les oeufs alors que la femelle se présente pour un passage suivant.

   

Une belle ponte sur une feuille

Garde parentale de tous les instants

   
Ā partir de ce moment là il ne sera plus possible aux autres habitants du bac de s'approcher du lieu de ponte.
Les oeufs non fécondés blanchissent rapidement et les deux parents les enlèvent soigneusement.
Moment critique de la garde parentale : la nuit ! Les scalaires, ne voyant plus leur ponte pour la défendre ont une fâcheuse tendance à la manger. J'ai réussi à pallier plusieurs fois à ce problème en laissant une "lune", petite lumière allumée la nuit près du bac.
Malgré cela, il ne m'a jamais été possible de mener une ponte à terme. (enfin avec cette femelle en tout cas! elle a eu deux mâles et à chaque fois la ponte disparaissait le lendemain)
   

J'ai du donc me résoudre  à isoler les pontes dans l'espoir d'avoir quelques résultats.
En effet, j'ai pu aller plus loin : des alevins sont nés ! Non sans mal !!

Les premières fois, j'ai coupé la feuille d'Echinodorus sur laquelle se trouvaient les oeufs et je l'ai placée dans un petit bac d'élevage placé à même le grand pour avoir la même eau. Un bulleur assurait l'oxygénation des oeufs. Le plus délicat est de remplacer les parents pour enlever les œufs moisis. J'utilisais un pique à brochettes et aspirais les oeufs une fois décollés avec une pipette. Travail assez fastidieux mais absolument nécessaire pour ne pas contaminer les autres.
 

Une nurserie pour l'éclosion

La feuille est fixée avec un bout de pot en terre cuite

   

Bulleur indispensable

L'oxygénation est importance à ce stade

   

Les oeufs moisis sont méticuleusement enlevés à l'aide d'un objet contendant, ici une pique à brochettes.

Ils sont ensuite aspirés avec une pipette de laboratoire pour éviter toute pollution de l'environnement.

   
Malgré tout ces efforts, les pontes duraient quelques temps de plus mais pas assez pour arriver jusqu'à l'éclosion.
   

J'en suis arrivé à utiliser les grands moyens : j'ai donc préparé un petit bac d'une quinzaine de litre avec un petit filtre dont j'ai protégé l'entrée d'eau par du perlon pour que les petits ne soient pas aspirés et un petit chauffage ainsi qu'un bulleur.
Le jour de la ponte je l'ai vidé et rempli avec de l'eau du bac de ponte pour avoir les mêmes caractéristiques.
 
J'ai coupé la feuille, je l'ai ventousée au sol à proximité du bulleur pour assurer l'oxygénation.
 

Vue d'ensemble sur le petit bac destiné à faire éclore les oeufs.


Puis j'ai ajouté quelques gouttes de bleu de méthylène dilué à 5% pour éviter une trop grande moisissure des oeufs. Le bleu de méthylène a eu l'effet escompté puisqu'il y a eu beaucoup moins d'oeufs moisis à enlever. Au bout de 4 jours environ, les larves ont commencé à bouger sur la feuille. Le cinquième jour elles avaient toutes éclos.
Une fois le sac vitellin résorbé les bébés se déplacent dans le bac. C'est là que la protection sur l'entrée du filtre prend toute son importance.
 

Au début la coloration occasionnée par le bleu de méthylène est impressionnante; elle s'estompe ensuite peu à peu

A mesure que le temps passe, les oeufs moisis se révèlent de moins en moins nombreux grâce au bleu de méthylène. Les larves apparaissent au bout de 5 jours environ.
 

Petites larves bien vivantes posées sur le diffuseur en marche.
 

La protection sur l'entrée du filtre est efficace

Le nombre de larves est impressionnant

 

Hélas, il aurait fallu que je démarre les alevins aux microvers. N'ayant que de la poudre à ce moment, j'ai malheureusement trop dosée celle ci et une montée de nitrites a été fatale à tous les alevins.

Ayant perdu mon couple depuis, j'attends que les jeunes que j'ai achetés dernièrement arrivent à maturité pour pousser plus loin mon expérience avec ces splendides cichlidés.

 

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